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INTERVIEW. Cyril Aubin (Demain nous appartient): “Si ce genre de choses agace, il ne faut pas faire cemétier”

Tandis que Joseph vient d’être démasqué comme étant le maitre-chanteur de Sète, son interprète Cyril Aubin dresse le bilan de son passage dans la série de TF1, Demain nous appartient, avant de reprendre Le repas des fauves, en septembre, au théâtre Herbertot.

Les spectateurs viennent de découvrir que le maître chanteur brutal est le touchant Joseph du Spoon. Comment vous avez travaillé la dualité de de ce personnage  ?

Ce qui m’importait avant tout c’était de le rendre insoupçonnable. Factuellement, il débarque à Sète, il cherche du boulot, il est sympathique. J’ai pensé à Georges Simenon qui avait ce don de mythifier l’homme ordinaire. Ce sont des gens “normaux” contraints de faire un choix alors qu’ils sont dans une situation chaotique. J’ai conservé cette direction même lorsque Joseph est démasqué. Il n’était pas question de le rendre mauvais. C’est juste un gars qui, confronté à un engrenage de problèmes, a perdu pied.

Comme les téléspectateurs, vous avez de l’empathie pour lui…

Je ne cherche pas à l’excuser mais à trouver des explications. Disons que je comprends, en partie, pourquoi il a agi comme ça, par quels mécanismes il est passé. Ce qui m’a intéressé dans la composition de ce personnage c’est que justement il n’est pas binaire. Ce n’est ni Dark Vador, ni Luke Skywalker, c’est entre les deux.

Que retenez-vous de votre expérience sur cette série?

Je mentirais si je disais que je n’ai pas eu le trac. D’abord quand j’ai vu les décors, j’étais scotché. C’était comme si j’arrivais dans un mini Hollywood. Et puis, c’est toujours un peu impressionnant de rejoindre un plateau où tout le monde se connait. En plus, il y a beaucoup de texte à apprendre, une organisation à comprendre… Mais j’ai été super bien accueilli, tout est mis en oeuvre pour faciliter l’intégration et le travail. J’ai aussi eu beaucoup de chance d’avoir une majorité de scènes avec Catherine Benguigui (Mona) et Hector Langevin (Bart) qui sont des partenaires adorables. Idem avec Franck Monsigny (Martin) et Malik Zidi (Michaël). On s’est bien marré. Quand on joue des scènes dramatiques, ça déclenche souvent des fous-rires. Et là, ça n’a pas loupé.

Joseph risque 30 ans de prison. C’en est donc fini de ce personnage?

Il a tué quelqu’un, exercé du chantage sur plusieurs personnes… c’est normal qu’il paye pour ça. Après… en tant qu’acteur, je préfèrerais qu’on lui écrive sa rédemption pour me permettre de revenir parce que j’ai eu beaucoup de plaisir à incarner Joseph. Dans une quotidienne, tout est possible donc on verra.

Vous vous êtes rendu populaire en incarnant Johnny dans Le miel et les abeilles. Etes-vous agacé qu’on continue à vous en parler réguli èrement?

Si ce genre de choses agace, il ne faut pas faire ce métier. On sait très bien qu’à partir du moment où on est exposé, et encore plus maintenant avec les réseaux sociaux, on accède à une certaine notoriété. Au début, je prenais le RER, le métro et puis après c’est devenu plus compliqué mais c’est comme ça. Quand aujourd’hui on m’aborde pour m’en parler, c’est toujours bienveillant. Les gens me disent qu’on a bercé leur jeunesse. C’est plutôt touchant.

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