Hugo (Bibi Tanga) voit revenir dans
sa vie Pablo, son fils dont il ne s’est jamais occupé. L’ado
s’installe chez lui avec la ferme intention de lui faire payer ses
manquements. Adriel Sorrente incarne avec conviction ce personnage
pétri de contradictions.
Quel regard portez-vous sur Pablo?
C’est un personnage difficile à cerner parce qu’il cache
beaucoup de choses. C’est un ado perturbé, en colère, paumé mais
pas méchant. Il n’a juste pas eu de chance dans sa vie jusque-là.
Il doit y avoir, chez lui, une volonté de changer des choses parce
que revenir dans le périmètre de son père en cambriolant sa maison,
ça relève plus de l’appel au secours que de la malveillance.
Cette colère adolescente vous est-elle
familière?
Sans dire que je ressemble à
Pablo, j’ai pu, moi aussi, à l’adolescence, traverser une
période de turbulences. Je n’étais pas facile à vivre. Ça a été dur
à gérer pour ma mère. Jusqu’à 18 ans, je pensais surtout à faire la
fête. Il a fallu attendre que la maturité arrive.
La période lycée vous laisse-t-elle de bons
souvenirs?
J’étais au lycée Honoré Daumier à Marseille. Je suis nostalgique
de cette époque, c’était tellement bien ! J’aurais dû davantage en
profiter. J’avais des amis géniaux, des profs supers, j’ai vécu des
moments inoubliables.
L’ amitié avec Noa (Bastien Savarino) peut-elle survivre
à la nouvelle vie de Pablo?
Noa c’est plus qu’un ami, c’est son frère mais ce n’est pas
quelqu’un qui le tire vers le haut. Quand Pablo va prendre
conscience de la vie qu’il peut avoir, sans galère, il va devoir
faire des choix et ça risque de bouleverser leur amitié. Jouer la
dualité de ce personnage c’est hyper intéressant à explorer.
Et Noura (Mariel-Louise Compain) dans tout
ça?
Ah ben clairement, on est sur un coup de foudre mais ce n’est
pas encore réciproque (Rires). Pablo va éprouver le concept de la
persévérance.
Comment avez-vous installé l’intimité, dans le jeu, avec
elle ?
Pour notre première scène de baiser, on a fait exactement ce
qu’il ne fallait pas faire c’est-à-dire qu’on n’en a pas parlé
avant, sans doute parce qu’on était gêné. C’était une erreur. On
l’a compris tous les deux et, par la suite, on a ouvert le
dialogue. Je voulais savoir où poser mes mains sans que ça la
dérange. On a défini les limites ensemble pour jouer les scènes
comme des chorégraphies.
Ado, rêviez-vous à ce métier?
Jusqu’à 14 ans, je me voyais pompier. Après j’ai découvert le
métier de comédien mais je savais que c’était compliqué d’en vivre.
J’ai obtenu mon diplôme de steward, mais j’ai été recalé à mon
dernier entretien chez Air France. Ça m’a déprimé. C’est là que le
casting pour Un si grand
soleil est arrivé. Un mois plus tard, j’étais sur le tournage.
Ça m’a sauvé de la déprime. Depuis, chaque jour, j’apprends en
travaillant. C’est une chance. Récemment, j’ai eu une scène avec
Yvon Back. J’étais hyper stressé parce qu’il est très investi,
qu’il a un parcours riche et que je voulais être à la hauteur. Il
m’impressionne mais c’est le genre de comédien qui vous pousse à
vous dépasser.
Quels souvenirs gardez-vous de votre
arrivée?
La première chose qui m’a frappé c’est l’accueil. Tout le monde
est tellement gentil et bienveillant, sans compter que je suis
tombé sur la meilleure famille de fiction.
Gaëla Le Dévéhat et
Bibi Tanga, ce sont les parents rêvés!